Modèle d’un
monde gouverné par l’homme
(M24)
L'humanité est depuis longtemps
une véritable communauté. Certaines choses continuent d'être résolues dans la
famille et peu dépendent des communautés plus larges telles que la résidence,
l'État, la communauté religieuse, etc. D'autres choses se produisent à un
niveau supérieur, avec une intransigeance similaire. Enfin, il y a des choses
qui sont définies au niveau planétaire, par des mécanismes soit connus, soit
inconnus, indépendamment de ce que veulent certaines familles, villes ou même
États.
L'existence terrestre de l'homme en tant que communauté mondiale cohérente
est un fait. L'organisation et la gestion de son fonctionnement sont un
automouvement en grande partie spontané, parfois chaotique. Dans ce mouvement
il y a de plus en plus d'organisation et d'influence, de plus en plus
conscientes, mais la gouvernance mondiale digne à l'humanité et ses défis
historiques n'a pas encore été établie. Cela reste la tâche la plus importante
et la plus urgente de notre temps.
Le but de cette dissertation est de décrire un programme rationnel et
réaliste de gouvernance mondiale.
Contenu de la dissertation :
Partie 1 – Les
présuppositions
Partie 2 – Le
programme d'action
2.1. Le plan S
S1 – Le gouvernement mondial
2.2. Le plan A
A1 – Assemblée générale des
Nations Unies
A2 – Le Parlement mondial
A3 – L’Alliance des régions
A4 – La Cour Mondiale
A5 – La Constitution mondiale
2.3. Le plan T
T1 – Le monde de la paix
T2 – Le monde de l'unité
T3 – Le monde des nations
T4 – Le monde de la science
T5 – Le monde des civils
Partie 3 – Les
idées
Partie 4 – Les
personnages
Partie 5 – Les
outils
Partie 6 – Problèmes
et recommandations
La première partie enregistre des
points de départ importants. Elle indique aussi les deux façons de construire
consciemment la gouvernance mondiale : le premier pourrait être nommé
universel (ONU-conforme), le second : pionnier (OCDE- conforme), en
confirmant que cette dissertation considère clairement que seule le premier
chemin est correct et accessible, tandis que le second est extrêmement risqué,
donc ici on n’en discute pas.
La plus grande partie de la dissertation est donnée par un programme
d'action concret qui est divisé en trois plans.
Le plan S traite d'une tâche unique, mais stratégiquement importante. Ce
n'est rien d'autre que d'aider la naissance du premier gouvernement mondial
réel.
Les plans A et T ont chacun cinq thèmes avec plusieurs tâches qui
pourraient tous avoir une vie autonome tout au long du processus, en grande
partie indépendamment du sort du gouvernement mondial. Mais ici, toute tâche
pourrait engager un progrès significatif dans le processus de développement
rationnel de la gouvernance mondiale.
Cette impressionnante multitude de tâches n’est pas seulement acceptable,
mais aussi nécessaire pour sensibiliser en tous les dimensions de la
construction entreprise.
Dans les processus à l’échelle de la gouvernance mondiale, il est
particulièrement en rigueur qu’à part d'agir, primordial reste le mouvement et
le développement des idées. C'est pourquoi, après le programme d'action, nous
abordons dans une parte distincte toutes les idées qui auront une signification
décisive pour le nouveau monde unifié. Ce sont, en fait, des idées connues et
défendues dans les millénaires passés, mais attendent toutes un renouvellement
profond.
La partie 4 examine les acteurs actuels et futurs du processus, car la
création de la gouvernance mondiale est un énorme programme de civilisation à
long terme. Et comme toute grande entreprise semblable, elle veut des
architectes, des maçons, des généraux et des soldats. Mais les acteurs ne sont
pas seulement privés, mais toute sorte d'organisations. Il faut prendre soin
d'éclairer et de comprendre leurs rôles. Ceux à qui se penche la dissertation :
individuels ; les communautés, les organisations (y comprises les
organisations religieuses et politiques), les fondations, les instituts, les
médias ; entreprises (think-tanks, compagnies de lobby, etc.) ; États et
organismes publics ; les organisations internationales ; les Nations Unies
et les organisations apparentées.
La partie 5 examine la question des ressources propres de la gouvernance
mondiale. Il est évident que le futur gouvernement mondial devrait disposer de
ses propres sources de revenus. Telles p. ex :
- la taxe de
concession à payer après l'utilisation de la haute atmosphère, de l'espace
cosmique et des trésors souterrains,
- part des taxes
nature des États,
- pénalités pour
dommages à la nature,
- part des
budgets militaires des États et une taxe sur le commerce des armes.
Il sera inévitable de créer une autorité fiscale et une organisation pour
le Trésor dans le cadre de la gouvernance mondiale.
Il serait souhaitable de s'assurer que le gouvernement mondial – d'une
manière exemplaire – ne constitue jamais une dette.
La partie 6 traite des questions en suspens et fait diverses
recommandations. Construire la gouvernance mondiale est un programme
formidable, durable et incroyablement complexe. Sa réalisation n'est pas
seulement contestée, mais défiée par divers problèmes subjectifs et objectifs.
Un dilemme cardinal, par exemple, est de savoir si la gouvernance mondiale
devrait servir l'équilibre d'intérêts particuliers (étatiques), ou devrait
réaliser une nouvelle souveraineté, qui représente certains intérêts généraux,
et l'applique, même contre la multitude des intérêts particuliers ?
Une partie importante des problèmes dérive d’idées fondamentales, de
questions théoriques, en commençant par le simple dilemme de savoir si le
gouvernement mondial est du tout une bonne chose ? Ne serait-il pas si loin des
gens (du « dèmos ») que la démocratie perd finalement tout sens ? Et
il existe une longue lignée de dilemmes pareils.
Un autre groupe de problèmes est que le programme qui construit la
gouvernance mondiale n'est pas – et espérons qu’il ne le sera jamais ! – un
processus sous une direction (« leadership ») autoritaire, mais
spontané, créatif, responsable et démocratique, quoique parfois
quasi-chaotique. C'est une question cardinale de savoir si il est possible de
fournir la due conscience et la due planification au processus, et si oui,
alors, comment le réaliser d’une manière démocratique, fiable et
transparente ?
M24
Description du modèle
Partie 1 – Les présuppositions
L'histoire des
hommes est un chemin évolutif, dont le point de départ est la famille et le
point final est l'humanité unifiée.
L'unification de l'humanité se produit pratiquement dans tous les terrains,
avec une intensité croissante, alors que la fragmentation politique persiste.
Cette situation menace avec des conséquences tragiques. On peut affirmer que
l'humanité unie tôt ou tard, mais créera sa propre gouvernance mondiale
légitime. Quand et comment cela se produira, la question est crucial pour
l'avenir de la civilisation.
Il est donc urgent d'accélérer l'émergence de la gouvernance mondiale, et
pour cela il faut soigneusement tracer les grands chemins disponibles et toutes
les opportunités touchantes à ce parcours historique.
L'idée claire et juste voit un chemin, sur lequel nous nous efforçons de
faire en sorte que toute la communauté des États agisse et construise
consciencieusement, plus ou moins à l'unanimité, traversant le seuil du monde nouveau
pratiquement en même temps.
Un autre chemin pourrait être un programme qui s'appuie sur un cercle plus
étroit d’États acceptants la gouvernance mondiale. Ce club plus ou moins fermé essaiera
de créer une gouvernance mondiale (ce qui ne sera pas vraiment une gouvernance
mondiale) et essaiera au fur et à mesure d’y intégrer le reste des États.
Le premier chemin pourrait être nommé universel (ONU-conforme), le
second : pionnier (OCDE-conforme).
La présente dissertation confirme clairement que c’est le premier chemin,
qui est correct et accessible, et que le second est extrêmement risqué, donc
ici on n’en discute pas.
Partie 2 – Le programme d'action
2.1. Le plan S
S1 – Le gouvernement mondial
Même si le
gouvernement mondial commence à travailler demain, nous serions en grand
retard. Pourtant, évaluant avec réalisme les chances, nous devons compter que
les États seront capables d’empêcher l'émergence d'un gouvernement mondial pour
de longs siècles.
Dans ces circonstances, il existe une possibilité particulièrement
opportune, permettant sur la base de certains résultats existants, les
renforçant et élargissant, de faire un pas important et signifiant vers
l'objectif souhaité. Nous avons purement et simplement une chance réelle de
créer le gouvernement mondial dans une première version («version bêta»), d'une
manière incroyablement simple.
L'essentiel est de réunir autour une table les dirigeants des 12
organisations spécialisées les plus importantes de l'ONU et, bien sûr, le
Secrétaire général de l'ONU.
Voici la liste des invités :
Organisation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture (FAO)
Organisation mondiale du commerce (OMC)
Haut-Commissaire aux Réfugiés
Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)
Organisation internationale de la santé (OMS)
Organisation internationale de développement (ONUDI)
Fonds international de développement agricole (FIDA)
Organisation internationale du travail (OIT)
Union internationale des télécommunications (UIT)
Organisation maritime internationale (OMI)
Fonds monétaire international (FMI)
UNESCO
Ils existent plusieurs formes d'une telle réunion. Cela peut être
- réunion officielle et solennelle de formation du gouvernement mondial,
- une réunion informelle et discrète ou
- une autre forme se situant entre les deux précédentes.
Compte tenu de la situation mondiale actuelle, la première solution doit
être reconnue comme totalement impossible, car pour elle il serait nécessaire
le consentement préalable sinon de tous les États, au moins d'un grand nombre
d'États, mais pas seulement à la seule réunion de formation, mais à mille
autres aspects juridiques, techniques, personnels, etc.
La deuxième solution est relativement simple, presque sans obstacles, car
il n'y a pas besoin de consentement préalable des États. Il n’a pas besoin
d’autre, qu'un initiateur approprié invite les dirigeants des organisations
ci-dessus à un « déjeuner de travail » informel.
La question, qui peut être à l'origine de cet acte historique, nécessite un
examen minutieux. Il pourrait être le chef d'une des organisations concernées
(par exemple, le chef de l'UNESCO) ou un dirigeant d'un État pacifique et sage
(par exemple le premier ministre de Suède). En option, cela peut être une
organisation internationale prestigieuse, ou même un comité organisateur
occasionnel (voir T5). En toute évidence, ce ne serait pas une solution
appropriée si l’initiative vient de la part de personnes physiques ou
organisations privées.
Cette solution ne représenterait pas en soi la naissance officielle du
gouvernement mondial, mais ce serait un grand pas, une percée réelle et – on
peut l’espérer – irrévocable dans ce processus.
Il est certain que tous les participants de la réunion seront conscients
des avantages de la réunion – et, surtout, de sa signification historique. Il
sera donc facile pour les participants de décider que dans le future ils se
rencontrent régulièrement. Premièrement, une fois par an, plus tard
trimestriellement, puis chaque mois.
Il est probable qu’il n’est pas nécessaire d'adopter un document commun au
cours de la première réunion, mais il serait important de dresser l'agenda et
les tâches des rencontres similaires et de la coordination engendrée.
Lors de ces réunions, il serait possible de s'entendre sur les problèmes du
monde qui nécessitent la coordination du travail des organisations et la
manière dont cette coordination peut être réalisée et rendue plus efficace.
Dans ce contexte, on devrait penser :
- à la division du travail pour un problème mondial,
- au travail conjoint (recherche, événements, etc.) dans des thèmes
prioritaires,
- à l’ouverture de la communication et les bases de données entre les
organisations.
Les organisations devraient valider et utiliser les opportunités et les
tâches découlant du développement engendré :
- premièrement dans la direction des ministères respectifs des États,
- collecte de données, recherches, analyses, prévisions,
- standardisation, normalisation,
- coopération avec des organisations internationales non gouvernementales,
etc.
Est-il réaliste de voir cette rencontre en 2018 ? Ou au moins entre
2018 et 2028 ? Les chances ne sont pas grandes, mais réelles. Il vaut la
peine de travailler sur la mise en œuvre.
En attendant, on doit garder à l'esprit que ce processus a été lancé sans
autorisation explicite, ce qui, d'une part, augmente la responsabilité des
participants, mais il est particulièrement urgent de mener à bien les grandes
tâches de légitimité et de codification.
2.2. Le plan A
A1- L'Assemblée générale des Nations
Unies
Depuis longtemps, on connait des
idées sur la création de mécanismes de décision et de législation planétaires.
Dans ce sens, le système à plusieurs égards réactionnaire de la "Sainte
Alliance" créé après la fin des guerres napoléoniennes au début du 19ème
siècle était une innovation révolutionnaire. Après la Première Guerre mondiale,
ce système resurgit sous une forme assez restreinte, mais pourtant sur des
bases démocratiques et progressives, pour que, finalement, avec la création des
Nations Unies, il atteigne bientôt un caractère véritablement universel. Ainsi,
il est plausible de créer la branche législative de la gouvernance mondiale
basée sur l'Assemblée générale des Nations Unies existante.
On pourrait
dire que c'est une paire logique et apparente du scénario de gouvernement
mondial que nous avons proposé. En fait, il suffirait qu’à l'Assemblée pas des
délégations gouvernementales, mais des délégués (désignés ou mieux, élus en
personne pour des cycles fixes) représentent les États membres, agissant et
décidant en leur nom.
Connaissant
l'attitude des États à leur privilège de souveraineté, il faut admettre que ce
chemin ne semble pas facile à l'heure actuelle. Et pourtant, il importe de
faire des efforts dans l'espoir d'un progrès si modeste qu’il soit. En tout cas
il serait utile d'utiliser l'expérience de la création et du développement du
Parlement européen.
En cette
matière la question-clé est le statut des « membres » de l’Assemblée.
Il devrait être consigné personnellement d’une manière stable au membre à durée
déterminée. Étant donné les changements relativement fréquents dans la vie
politique intérieure des Etats membres, il faudrait peut-être rechercher une
solution semblable à celle du Congrès américain : chaque État-membre aurait
deux représentants nommés ou élus pour 4 ans, de sorte que tous les 2 ans l'un
des mandats devrait être renouvelé.
Une autre
question-clé est l'extension progressive des prérogatives de l'Assemblée
générale en matière de législation et de contrôle parlementaire.
A2- Le Parlement des Parlements
Une autre proposition connue est
de créer un parlement mondial directement de représentants ou de délégués des
parlements des États du monde entier. Si l'on déclare que ce Parlement mondial
ne violerait pas les pouvoirs (pas trop larges) de l'actuelle Assemblée
générale de l'ONU, la proposition pourrait se révéler réalisable.
Cela devrait en
tout cas être considéré comme un pas dans la bonne direction. Cependant, étant
donné que le but lointain, donc la formation d’un parlement mondial réel ne
peut pas être nié, les guerriers persistants de la souveraineté nationale
peuvent saboter les progrès dans ce sens pour de longtemps.
La création du
parlement mondial soulève inévitablement les dilemmes réels de la
représentation proportionnelle : la représentation des pays peut-elle être
résolue avec un nombre fixe ou proportionnel à la population ? On peut imaginer
plusieurs compromis raisonnables, par exemple le cas de deux chambres
parlementaires, dans l’une chaque pays envoie un numéro fixe (1, 2 ou 3), et
dans l’autre un nombre proportionnel à la population.
Ce dilemme ne
se présente pas seulement ici, mais dans plusieurs autres solutions. La
combinaison de différentes solutions peut équilibrer la situation dans son
ensemble.
A3- Alliance des régions
Il se pourrait bien qu'avec le
développement de l'intégration régionale, une construction très différente de
la gouvernance mondiale soit réalisée, rationnelle et viable. Cette
construction serait, dans une certaine mesure, le successeur de G7, à cette
différence que ce dernier représente une très petite partie (environ 2%) des
États souverains, tandis que la nouvelle formule représenterait pratiquement la
totalité des États.
Les «hyper-intégrations»
sont en grande partie nécessaires et progressent imparablement. Le processus
est susceptible de s'accélérer et de s'approfondir dans le futur, malgré toutes
les tentatives des forces de désintégration. Un exemple important, instructif
et très respectable de ce processus, y compris sa complexité et ses zigzags
géopolitiques (voir Brexit), est celui de l'Union européenne.
En grandes
lignes, les hyper-intégrations suivantes sont attendues au 21ème siècle :
-
Extrême-Orient,
- Asie du
Sud-Est,
- Les Indes,
- Moyen-Orient,
- Europe,
- Afrique,
- Amérique du
Nord,
- Amérique du
Sud.
Le
développement historique définit clairement la place de la grande majorité des
États existants dans ce processus d'intégration. Les plus grandes incertitudes restent
en Asie.
Il parait très
probable que la communauté des États actuels manquera l'opportunité historique
d’une fédération de 200 membres (M200), et la gouvernance mondiale restera aux
8 hyper-intégrations susmentionnées (H8), ce qui se développerait à travers des
structures et des mécanismes très différents. Ce n'est pas nécessairement un
inconvénient et pas nécessairement un avantage. Tout dépend des circonstances
et des personnes concernées, comme d'habitude dans l’histoire.
Il est très
difficile de prévoir le temps nécessaire pour les scénarios M200 et H8.
Cependant, on peut prédire avec une grande certitude que, pour ce que les H8
accèdent à la même maturité politique pour pouvoir œuvrer sur la fédération
finale, 100 ans ne sont pas trop.
A4- La Cour mondiale
La gouvernance mondiale, en tant
que prolongement du pouvoir au niveau mondial, ne pourrait se passer de la
branche de pouvoir indispensable : le pouvoir judiciaire.
Peut-être
surprenant, mais en tout cas, c'est une circonstance chanceuse que la situation
de la gouvernance mondiale est relativement bien fondée dans ce domaine. La
justice civile, tout comme la justice pénale ont des positions respectables.
Il serait
important que la Cour mondiale ne signifie pas simplement une nouvelle instance
d’appel, mais d’être fourni de fonctions raisonnables. En particulier :
- sanctionner le fonctionnement
des Etats souverains,
- examen des lois des Etats
souverains,
- maintenir le gouvernement
mondial lui-même dans un cadre juridique et démocratique approprié,
- examen du droit mondial.
Et parce que le
pouvoir judiciaire ne peut pas fonctionner sans une organisation de poursuite
adéquate et suffisamment indépendante, il faut y penser (parquet mondial).
Particulièrement
important serait un mécanisme pour sauvegarder la
« constitutionnalité » du droit national et international. Ici, la
constitutionnalité doit être cité entre guillemets parce que nous sommes encore
loin d'une constitution mondiale légitime, mais le droit international assure
déjà un noyau qui à l’essentiel représente une constitution mondiale
« invisible » (voir A5). Ce mécanisme devrait être progressivement
renforcé et élargi, tant dans le cadre de la consultation que du jugement. Le
point de départ en cette matière devrait être Le Comité de Venise
A5 La constitution mondiale
Un tournant historique majeur
dans la gouvernance mondiale consisterait la création d’un bon projet de
constitution mondiale.
De tels travaux
sont nés depuis longtemps. Des pensées, des conjectures et des concepts peuvent
être déduits d'une série d'écrits depuis de millénaires. Plus tard, dans
l’Histoire moderne, on en trouve d'importants travaux philosophiques,
juridiques et enfin, littéraires (pas rarement science-fiction).
L'une des
initiatives de nos jours est, par exemple, le premier projet complet et moderne
rédigé par un groupe de travail de l'Université de Chicago en 1947-8.
Tous ces
antécédents sont importants, et méritent d’être connus et promus, mais le 21ème
siècle exige un tout nouveau projet. Il devrait couvrir :
- Déclaration
des valeurs communes de l'humanité (voir la partie 3, Idées),
- L'autonomie
et l'harmonie des niveaux de souveraineté, allant de la souveraineté des
individus au niveau mondial,
- Les grands
problèmes du 3ème millénaire
- Les principes
et limites de la Imperia Humana (l’Empire des Hommes), les grands problèmes de
l'âge cosmique,
- Les principes
d'un processus constitutionnel démocratique et évolutif.
L'auteur de
cette dissertation a déjà esquissé un tel projet et le publiera dans un nouveau
livre dans un proche avenir.
Toute
expérience similaire peut donner un nouvel élan à la gouvernance mondiale. Sa
fonction particulièrement importante peut consister à disperser les
préoccupations répandues au sujet de la « puissance mondiale » qui se
forme.
C'est pourquoi
il est également particulièrement important que la constitution mondiale (donc
son projet aussi) ne soit pas la loi des lois, ne soit pas un gros volume
illisible, mais un document clair et inspirant pour tous.
2.3. Le plan T
T1- Le monde de la paix
La paix est le
plus grand bien dans la vie humaine. Il l’était toujours et le restera à
jamais. Une toute simple vérité, un principe indiscutable.
En outre, on
doit constater que la question de la paix et de la gouvernance mondiale sont
étroitement liées. Le gouvernement mondial pourrait exister dans un monde sans
paix, comme existe un gouvernement dans un pays sans paix. De plus, la
situation de guerre renforce le besoin de gouvernance. En même temps, le manque
de paix et de confiance dans le monde rend quasi impossible la formation
démocratique et raisonnée d’une nouvelle gouvernance.
Il est
primordial de rendre conscient l’opinion public : tous les efforts pour
créer et renforcer la paix contribuent également à l'émergence de la
gouvernance mondiale.
Il serait
particulièrement important que les adeptes de la gouvernance mondiale s'unissent
pour la cause de la paix. Il faudrait donner un nouvel élan au mouvement de la
paix, de relancer les anciennes et de créer de nouvelles traditions, des
forums, des formes.
La paix et le
culte de la paix devraient être renforcés dans tous les domaines de la société,
en particulier dans les domaines de la culture, de l'éducation, des médias et
du droit.
Le droit
international interdisant la guerre devrait être renforcé. Il faudrait
sanctionner rigoureusement tous les dirigeants d'État qui sont impliqués dans
des conflits de guerre.
Devrait être
établi le statut d'un État sans forces armées. L'inviolabilité territoriale
d'un tel État devrait être garantie inconditionnellement par la communauté
internationale.
Le contrôle du
commerce des armes devrait être intensifié. Des quotas militaires d'État
devraient être créés.
Les forces de
défense planétaire devraient être établies, ce qui aurait un double rôle :
d'une part, préserver la paix sur la Terre et protéger la Terre et la vie
terrestre.
T2- Le monde de l'unité
Actuellement ils
existent de nombreuses différences scandaleuses et beaucoup d'obstacles
difficiles à surmonter dedans les États et d’autres entre les États. Ceux-ci
devraient être dissous par une nouvelle unité positive.
Communication
universelle, langue mondiale – Au cours du siècle dernier, une véritable
révolution des transports et de la communication a eu lieu. Cela a pratiquement
organisé le monde dans une unité organique, ce qui constitue un avantage
précieux pour la gouvernance mondiale. Il serait important de travailler sur la
création d'une langue mondiale appropriée tout en préservant toutes les langues
existantes. C'est une tâche particulièrement délicate qui prendrait des
décennies ou même des siècles. En même temps, en devenant une tâche commune,
nous renforçons notre coopération unifiante et tous les sentiments qui en
dérivent.
Documents
personnels uniformes – L'un des programmes les plus simples et les plus
enracinés est la standardisation et la normalisation de la forme et du contenu
de la plupart des documents personnels.
Harmonisation
du droit – Un terrain d'opportunités inépuisables. L'harmonisation de la
fiscalité et de la lutte contre la corruption serait particulièrement urgente.
Code de
migration unifiée – C'est un domaine particulièrement importante et actuelle,
car il est certain que la pression migratoire augmentera au cours des
prochaines décennies. Cette pression peut écraser l'Europe et l'Amérique du
Nord, mais elle peut entraîner de graves pertes culturelles, économiques,
démographiques et autres pour les pays et les régions touchés. Il serait
important de distinguer clairement la migration forcée et volontaire, en
déclarant clairement et en appliquant le droit à la migration, ainsi que sa
réglementation rationnelle. Il est raisonnable d’appliquer le principe de
temporalité pour la migration provoquée par des guerres, insécurité,
catastrophes etc., mais la migration volontaire devrait être régie par un
système de quotas raisonnable. En tout cas, la régulation de la migration
devrait respecter le principe – et le faire connaître et reconnaître – que la
Terre est notre maison commune, et aucune nation n'a un droit exclusif sur le
lieu qu'elle occupe (tout en reconnaissant les droits des peuples à protéger
leur mode de vie).
Monnaies
communes – Ce serait bénéfique à bien des égards, et de plus jouerait un rôle
important dans la construction de l'unité du monde de créer deux nouvelles
monnaies virtuelles. L'une serait un moyen spécifique – mais avec le
temps : unique – pour représenter le capital, conçu d’un part à rendre
libre le mouvement des capitaux à l’échelle planétaire et, d'autre part, pour
rendre les relations de propriété économique plus transparentes, vérifiables et
comparables. L'autre monnaie serait la monnaie mondiale des touristes. L'objectif
serait de contraindre les commerçants dans tout le monde de marquer les prix en
plus de la monnaie locale dans cette monnaie mondiale unique.
T3 Le monde des nations
Indépendamment
des considérations sur la gouvernance mondiale, il est pressant d’examiner une
solution alternative importante, à savoir la souveraineté et la représentation
spécifiques des nations dans le monde futur. Pour cela il est impératif de ne
pas confondre nation et État.
La solution la
plus adéquate serait de créer une «chambre des nations» dans le cadre du
parlement mondial, dans laquelle chaque nation reconnu aurait le droit
d'envoyer un certain nombre de représentants.
Pour ce faire,
une série de questions compliquées devraient être résolues.
- Quelle nation
est « reconnue » et laquelle ne serait-elle pas ? Qui déciderait
de cela ?
- Étant donné
le nombre extrêmement élevé des nations actuellement connues par l’ethnographie
(des milliers), comment résoudre réellement la représentation équitable et
proportionnée ?
- Qui et
comment réglementera, organisera et financera la vie et le fonctionnement
intérieure des nations ?
- Quelle
partenariat pour les États et les nations ?
Il est urgent
de reconnaître l'importance stratégique majeure de ce scénario. D'une part,
nous avons une énorme dette pour les nations, en particulier les nations qui
d’une ou d’autre manière sont encore opprimées (et celles-ci sont hélas très
nombreuses). D'autre part, sur ce domaine, les États seraient moins
susceptibles de saboter les progrès, car ici, l'auto-organisation des nations sera
aptes à défier le paternalisme, voir l’oppression étatique.
T4 Le monde de la science
L'émergence de la science comme
un pouvoir souverain au niveau des État et au niveau planétaire aurait le genre
et le poids similaire à ce des nations.
Il est
important d'impliquer le monde des sciences dans la gouvernance mondiale car,
d'une part, le monde de la science peut fournir efficacement et assurément toutes
les connaissances nécessaires à la réussite du processus, et d’autre part la
science elle-même peut occuper sa place digne dans l'ensemble du nouveau
bâtiment.
Ici on ne
cherche pas à réaliser le rêve de Platon de faire des scientifiques les dirigeants
d'État (politiciens). Par contre la science devrait devenir une nouvelle, la
quatrième branche du pouvoir, à côté des branches traditionnelles
(législatives, exécutives et judiciaires). Il faut mentionner que selon
l’auteur de la dissertation, dans l'avenir, il serait important de continuer la
division des pouvoirs, de former d'autres branches indépendantes de pouvoir.
Le rêve
platonicien devrait être récompensé avec la mise en œuvre d'une exigence
nouvelle envers tout homme dirigeant, celle de la compétence, de la
qualification et de la morale propres aux érudits. Exigence devrait être encore
l'apprentissage à vie et l'avancement scientifique.
La construction
d'un système mondial du savoir devrait être confiée aux organisations
académiques nationales existantes. Ce processus est important et mérite tout
aide « de l'extérieur », en particulier avec des initiatives
individuelles et civiles, mais il serait justifié d'agir contre l'intervention
directe des États.
T5 - Le monde des civils
Un rôle remarquable, mais on peut
aussi dire qu'un rôle décisif attende pour les individus et les organisations
de la société civile qui considèrent la question de la gouvernance mondiale
comme importante. Il est bien compréhensible qu’ils sont les plus compétents d’articuler
les besoins sociaux à cet égard et peuvent représenter le nécessaire
contrepoids des États qui s’attachent à leur souveraineté.
Pour cela, le
monde civil devrait également renforcer son auto-organisation en tant que
branche indépendante du pouvoir, au niveau des États, tout comme au niveau
planétaire. Il serait important pour la société civile d'être indépendante de
l'État et, en général, des subventions non civiles. Cela peut également être
réalisé en agissant de manière uniforme contre ces aides directes, en
renforçant la solidarité interne et l'assistance mutuelle.
Il est très
discutable que certains États appuient les ONG pour leur fidélité, mais il est
également préoccupant le fait que certains groupes d'intérêt ou même des
personnes super-riches éduquent une vraie aristocratie civile. Le destin de la
société civile est la représentation honnête et crédible des intérêts des
représentés, et si les intérêts financiers de tiers la faussent, la
représentation authentique des valeurs serait gravement endommagée. La
démagogie civile n'est pas moins dommageable que cette du pouvoir.
Si on réussit à
débloquer le monde civil de l'influence financière et de renforcer les
relations démocratiques, il ne fait aucun doute que le monde civil peut jouer
un rôle irremplaçable dans la résolution d’une grande partie des problèmes
cruciaux, dans d’autres cas d’assurer la pression nécessaire pour la solution.
Et c'est ainsi dans le cas de la gouvernance mondiale aussi.
Partie 3 – Les idées
Le rôle des idées est énorme, car
elles représentent une source d'énergie irremplaçable. Mais plus important
encore, les idées sont une boussole sur le chemin du progrès.
La gouvernance
mondiale est un objectif magnifique et nécessaire, mais serons-nous capable
d’atteindre ce but ou non, et s'il est atteint, le résultat est-t-il positif,
tourné vers l'avenir ou bien catastrophique, cela dépend de ce que quelles
idées seront dominantes, décisives.
Nous avons un
impératif besoin de tout un ensemble d'idées renouvelées. Elles toutes se
nourrissent de milliers d'années d'expérience et d'idéaux, mais ils nécessitent
un renouvellement significatif, qui dans certains cas déjà murit, mais dans
d'autres, il se faire 'attendre encore.
Ici, nous
pouvons seulement les énumérer, mais d'autres écrits de l'auteur contiennent
des analyses et des recommandations plus détaillées.
Un nouvel
irénisme – L'irénisme n'a jamais été une idée dominante, mais aujourd'hui, nous
avons le plus grand besoin de lui, sous une forme fondamentalement renouvelée.
Son essence est qu'il favorise une synthèse positive, une synergie plutôt
qu'une opposition. Jusqu'à présent la pensée, et de surplus l'action même
réfute, supprime, défie et – le cas échéant – détruit l'autre parti. En
revanche, l'irénisme favorise l’apaisement, ce qui n'est pas un opportunisme
sans principes, mais une résolution créative de problèmes. Cette nouvelle
approche devrait trouver un équilibre et une harmonie avec une coordination
juste et efficace.
Une nouvelle
morale – l'histoire de la morale est un véritable triomphe, et pourtant
aujourd'hui il est plus difficile que jamais de démasquer les hypocrites et les
démagogues. C'est pourquoi nous avons besoin d'une nouvelle morale de nature
authentique et puritaine.
Une nouvelle
solidarité – l'histoire de la solidarité est aussi un véritable triomphe, mais
des injustices persistantes et croissantes dominent le monde. Par conséquent,
il existe un besoin urgent d'un nouveau type de solidarité efficace.
Une nouvelle
foi en l'homme – Jusqu'à présent, les valeurs et les idées gravitaient autour
des religions qui ont été utilisées toujours pour fomenter et sanctifier les
conflits et les guerres, ont mystifié l'essence, la place et le rôle de l'homme
dans le monde, sa destinée. Maintenant, nous avons besoin d'une nouvelle foi en
l’homme qui unit l'humanité, sert à la paix et à la fraternité, est conscient
de la véritable essence créative et de la responsabilité de l'homme.
Il est à
estimer fortement que, sans la due propagation des nouvelles idées, il serait
importun de forcer la gouvernance mondiale.
Partie 4 – Les personnages
Créer une gouvernance
mondiale est un vaste programme de civilisation à long terme. Et comme toute pareille
grande entreprise, elle veut des architectes et des maçons, des généraux et des
soldats.
Mais les acteurs ne sont pas seulement individus, mais toute sorte d'organisations.
Il faut prendre soin d'éclairer et de comprendre leurs rôles.
Individus – Nous ne devrions pas sous-estimer le rôle des individus. Il est
probable que la plupart de la population tout simplement ignore, et peut-être
ne pourrait pas interpréter le concept de gouvernance mondiale. Ceux qui
connaissent cette idée sont de leur part complètement divisés. Il ne serait pas
surprenant que la grande majorité soit au moins sceptique ou même craignant
explicitement une gouvernance mondiale. Il serait très important d'expliquer et
de promouvoir largement ce projet, explorer ouvertement les problèmes, les
obstacles, les dilemmes et engager le plus grand nombre possible de citoyens
dans une réflexion commune.
Communautés, organisations (y comprises les organisations religieuses et
politiques) – Elles sont présentées dans le processus avec un poids important
et principalement avec une grande activité (pro ou contra). Il serait
particulièrement important de soutenir la fondation et le fonctionnement d’organisations
internationales qui seront étroitement impliquées au programme de gouvernance
mondiale et aux idées connexes énoncées dans la partie précédente. Par exemple,
il serait intéressant de créer une association des mariages mixtes, ou bien de
ceux ayant deux nationalités ou plus, de ceux qui ont étudié à l'étranger, etc.
La structure des telles associations devrait suivre le modelé de la Mensa,
c'est-à-dire créer des associations au niveau nationale et une alliance au
niveau internationale. En outre il serait utile de gagner pour le programme la
Mensa et les nombreuses pareilles organisations internationales des gens dotées
d'une intelligence extrêmement élevée.
Les fondations, les instituts, les médias – Parmi eux on trouvera un grand
nombre de tels qui travaillent au profit du programme de gouvernance mondiale,
comme aussi un grand nombre d’adversaires. Il serait bien souhaitable que le
dialogue et la coopération soient réguliers. C’est dans ce cadre que l’on peut
espérer un soutien efficace pour les actions de toute sorte du programme. Un
tel événement faisant tradition pourrait être une conférence internationale
annuelle sur les problèmes actuels de la gouvernance mondiale qui pourrait être
programmée avant l'Assemblée générale des Nations Unies.
Entreprises (spécialement think-tanks, compagnies de lobby, etc.) – Les
grandes entreprises « multinationales » connaissent depuis longtemps
les avantages, les inconvénients et les tendances de la mondialisation, y
compris l'importance de la gouvernance mondiale. La grande majorité des
entreprises parait intéressée ou bien fortement intéressée dans la création
d’une gouvernance mondiale (qui resterait cependant à leur service).
Les États et les organismes publics – Il est compréhensible, qu’ils
défendront leur souveraineté et leurs pouvoirs « jusqu’au bout » et
accepteront seules les formes internationales intergouvernementales. Cependant,
certains d'entre eux, au moins dans certains cycles électoraux, peuvent être
prêts à aller plus loin et il serait important de les appuyer alors.
Organisations internationales – Les organisations internationales seront
intéressées à élargir et à renforcer leurs compétences, mais dans cette
entreprise, ils disposent d’une marge d'action minimale, tant en termes de
droit que de financement.
- ONU et ses organisations associées – Il serait naturel que l'Organisation
des Nations Unies et ses organisations s’engagent complètement en faveur de la
gouvernance mondiale, mais leur potentiel n'est pas non plus significatif. En
outre, il pourrait être dangereux pour eux, s'ils commencent à travailler avec
grand zèle dans cette direction, les États-membres restent encore capables de
bloquer le progrès de la gouvernance mondiale.
Partie 5 – Outils
Une question
stratégique est la question des ressources propres de la gouvernance mondiale.
Il est évident que le futur gouvernement mondial devrait disposer de ses
propres sources de revenus. Telles p. ex :
- la taxe de concession à payer après l'utilisation de la haute atmosphère,
de l'espace cosmique et des trésors souterrains,
- part des taxes nature des États,
- pénalités pour dommages à la nature,
- part des budgets militaires des États et une taxe sur le commerce des
armes.
Il sera inévitable de créer une autorité fiscale et une organisation pour
le Trésor dans le cadre de la gouvernance mondiale.
Il serait souhaitable de s'assurer que le gouvernement mondial – d'une
manière exemplaire – ne constitue jamais une dette.
Il est particulièrement important d'anticiper cette question du programme
de gouvernance mondiale, mais il est également important d'examiner les besoins
en outils du programme lui-même. Pour progresser sur ce sujet au cours des
prochaines années, il faudrait de 10 à 100 millions de dollars par an. Assurer
une telle somme ne parait pas impossible. Elle pourrait être procurée par des
dons privés, financement communautaire, des États intéressés, de l’ONU et ses
organisations. Ce qui est particulièrement important, c'est l'utilisation eddicace,
juste et transparente de ces montants.
Partie 6 – Problèmes et recommandations
Construire la
gouvernance mondiale est un programme formidable, durable et incroyablement
complexe. Sa réalisation n'est pas seulement contestée, mais défiée par divers
problèmes subjectifs et objectifs.
Un dilemme cardinal, par exemple, est de savoir si la gouvernance mondiale
devrait servir l'équilibre d'intérêts particuliers (étatiques), ou devrait
réaliser une nouvelle souveraineté, qui représente certains intérêts généraux,
et l'applique, même contre la multitude des intérêts particuliers ?
Une partie importante des problèmes dérive d’idées fondamentales, de
questions théoriques, en commençant par le simple dilemme de savoir si le
gouvernement mondial est du tout une bonne chose ? Ne serait-il pas si loin des
gens (du « dèmos ») que la démocratie perd finalement tout sens ? Et il existe
une longue lignée de dilemmes pareils.
Un autre groupe de problèmes est que le programme qui construit la
gouvernance mondiale n'est pas – et ne soit jamais ! – un processus sous
direction (« leadership ») autoritaire, mais spontané et créatif, parfois
quasi-chaotique. C'est une question cardinale de savoir si il est possible de
fournir la due conscience et la due planification au processus, et si oui,
alors, comment le réaliser d’une manière démocratique, fiable et transparente ?
Enfin, nous rencontrerons de nombreux problèmes tout au long du processus,
sans parler des problèmes émergents par la suite.
Résoudre, quand possible prévenir les problèmes : pour cela il serait
nécessaire une infrastructure internationale, avec des instituts de recherche,
des fondations, des centres de documentation et de communication, des médias,
des forums, etc.
Il serait très nécessaire :
- bases de données communes librement accessibles,
- calendrier commun d'événements,
- création de traditions,
- symboles
- fêtes (« journée de la gouvernance mondiale »),
- plus d'applications similaires au présent
Et enfin et surtout, il faudrait se battre pour que la construction de la
gouvernance mondiale soit le mouvement le plus pur, le plus démocratique et le
plus intelligent de tous les temps.
M24
Argumentation
Partie 1 – Les présuppositions
Nous commençons
l'argumentation de notre modèle avec un thème, qui n'était pas encore
abordé : les dangers pour l'humanité.
L'une des caractéristiques les plus importantes de l’intelligence est la
reconnaissance rapide des dangers, qui devrait être suivie par la réflexion sur
la solution du danger, et enfin la préparation pour le confronter !
Coups de malveillants, coups du destin ou du hasard, nos propres erreurs
sont des facteurs permanents de la vie. Nous ne pouvons pas les éviter tous,
mais en les prévoyant, nous pouvons réduire les dommages. La prévoyance a aussi
un grand rôle dans la réussite des réparations et que nous puissions devenir
encore plus forts après les problèmes. La prévoyance est l'essence de toute
intelligence. La culture, l’idéal de l’Antiquité est également fondamentale. Le
niveau suivant de l’esprit humain fut la créativité. Aujourd'hui, nous sommes
au seuil de l'âge de la responsabilité. Nous avons le pouvoir de faire tout,
mais si nous ne sommes pas en mesure de prévoir à long terme, de penser et de
ressentir avec responsabilité, nous serons effacés de l’histoire, ou bien par
le monde ou bien par nos propres erreurs.
Dangers extrêmes
– En raison des grandes distances, nous n'avons pas vraiment à compter avec les
dangers actuellement connus qui menacent de l'extérieur du système solaire
(collisions d'étoiles et de galaxies, supernovæ, éruptions gamma, trous noirs,
etc.). Mais l'émergence de civilisations extraterrestres, pacifiques ou
conquérantes, doit être incluse ici. Sur le plan rationnel, nous ne pouvons pas
prétendre qu'il n'y a pas de tel danger. Au contraire, nous pouvons être sûrs
que l'existence d’intelligence dans l’univers est licite. Pour explorer
l'existence d'une autre civilisation – au niveau planétaire – nous devons être
préparés. Un contact de ce genre serait sans aucun doute l'une des expériences
les plus merveilleuses et subversives de l'humanité.
Dangers dans le
Système solaire – Ces dangers sont déjà bien connus, mais ne peuvent pas être
exclus de nouvelles découvertes importantes. En particulier, on doit mentionnerle
danger d'astéroïde doit être considéré. Heureusement, aujourd'hui, nous avons
les bons outils pour suivre le mouvement des astéroïdes en permanence et avec
une grande précision. Des plans sont prévus soit pour détruire les astéroïdes,
soit pour détourner leurs trajectoires. L'impact d'un astéroïde des dimensions
d’une petite ville sur la Terre est capable de détruire la civilisation
humaine, même toute vie avancée. Cette protection serait l'une des tâches
décisives de la gouvernance mondiale. On doit mentionner encore les dangers
inhérents à l'activité du Soleil, de plus les menaces biologiques qui dérivent
des voyages spatiaux (semer des formes de vie terrestre sur Mars et vice versa
aurait des conséquences beaucoup plus graves que l’importation des lapins en
Australie).
Les dangers
planétaires sur la Terre – Ce sont les dangers qui menacent la Terre dans son
ensemble, l'équilibre de la vie ou même la survie de la vie terrestre. Tels
sont en particulier les grands tremblements de terre et surtout certaines
éruptions volcaniques catastrophiques. Actuellement l'une des menaces les plus
inquiétantes est le changement climatique. (Les nouvelles politique de 2017
montrent d’une manière éclatante l’insuffisance de la coopération
internationale traditionnelle).
Dangers de la
biosphère – Ici il y a tellement de risques que nous ne pouvons que répertorier
les plus grands.
Epidémies
anciennes et nouvelles.
La destruction
des forêts, le nombre croissant d'incendies de forêt,
La pollution de
l'air,
La régression,
la dégradation et la pollution des sols,
Pollution et
contamination de l'eau, en particulier des eaux souterraines et des océans,
La régression de
la biodiversité,
La
désintégration persistante de la couche d'ozone.
Risques
scientifiques et techniques
L'épuisement des
matières premières et des combustibles fossiles les plus importantes,
Les dangers de
la robotisation et de l'intelligence artificielle (IA),
Dangers de la
manipulation des gènes,
Observations
totales des personnes,
Cyber-terrorisme,
Catastrophes
industrielles.
Dangers sociaux
Le piège de la
dette ;
Corruption,
Crime organisé,
Augmentation de
l'inégalité,
Exclusion,
Pauvreté,
Migration de
masse,
Le commerce
d’hommes, l'esclavage,
Le trafic
d'organes humains,
Le commerce et
la consommation de drogues,
Crimes officiels,
Trafic illégal
d'armes,
Régressions des
systèmes publiques de santé,
Migration de
spécialistes, en particulier de médecins,
Le déclin de la
culture,
La destruction
de la diversité culturelle,
Régression des
systèmes publics d’éducation,
Division de la
société,
Séparatisme et
intensification des conflits ethniques,
La montée des
oppositions religieuses, le danger des guerres religieuses,
Déclin de la
démocratie,
Le déclin de la
libre pensée éclairée,
L'émergence d'un
ordre mondial inhumain,
L'intensification
et la persistance du terrorisme.
Un tel aperçu
des menaces pour l'homme, si court et rapide qu’il soit, est bien apte à désespérer,
ce qui doit être évité. Nous avons des tâches trop nombreuses et trop
importantes pour nous plonger dans la dépression. Il est nécessaire de nous
protéger contre les dangers, développer la résistance aux catastrophes. Le
courage commence par l’exploration du danger. Notre monde – il est très
possible – est le meilleur de tous les mondes, un résultat merveilleux du développement
de la civilisation pendant de nombreux millénaires. Mais il est maintenant si
compliqué et si menacé.
Une énorme coalition essaie de promouvoir la création de la gouvernance
mondiale et une coalition de même ampleur essaie de l'empêcher ou au moins de
la retarder. Enfin, il y a une multitude immense de personnes et
d'organisations qui sont actuellement indifférentes au thème et ne connaissent
pas son importance.
La présente dissertation a délibérément cherché à montrer la complexité du
processus, le fait qu'ils existent de nombreux domaines et aspects de la
gouvernance mondiale, et toutes ces choses sont importantes à faire. Cette
description ne pouvait ne pas se heurter aux limites imposées par
l’application. Nous essayons donc ici d’argumenter et de faire quelques ajouts
suivant la structure de contenu de la description.
Partie 2 – Le programme d'action
2.1. Le plan S (stratégique)
S1 – Le gouvernement mondial
Sans aucun
doute, cette tâche est l’élément clé de la dissertation. On affirme avec conviction
que les forces œuvrant la gouvernance mondiale sont capables de générer à tout
moment un gouvernement mondial de première génération, mais légitime et
évolutif.
On y voit garantie la possibilité d’un fonctionnement démocratique.
Il serait important de se rendre compte que cette solution serait
certainement plus raisonnable, plus démocratique et plus saine que, par
exemple, un groupe tel Bilderberg ou une organisation secrète dans le rôle de
gouvernement mondial informe.
Dans ce domaine, il ne sera guère une solution plus pratique au prochain
siècle.
2.2. Le plan A (des alternatives)
A1 – Assemblée générale des Nations Unies
L'Assemblée
générale des Nations Unies sert bien le dialogue international, fournissant un
forum majeur pour les dirigeants d'État (représentant le pouvoir exécutif).
Mais son rôle dans la création de la gouvernance mondiale est actuellement
insignifiant.
Il est particulièrement regrettable que, actuellement sur ce terrain la
notion de réforme ne signifie autre chose que la révision du système de
contributions nationales.
A2 – Le Parlement mondial
Ici on peut
espérer des initiatives encourageantes, mais il faut voir que les modèles
parlementaires actuels se caractérisent par l'interaction entre le pouvoir
exécutif et législatif par le biais des partis gouvernants, ainsi les adeptes
de la gouvernance mondiale ne seront pas dominants dans ce domaine. Et pourtant,
ici toute initiative montre dans la bonne direction, il est donc important d’y
prêter intérêt et de la soutenir.
A3 – L’Alliance des régions
Ce chemin a une
excellente chance, mais son parcours pourrait exiger des siècles.
A4 – La Cour Mondiale
Malheureusement
au cours des dernières décennies, les diverses juridictions internationales
n'ont pas réussi à gagner de grande sympathie et de grand respect.
Sur ce terrain on devrait corriger cette omission.
A5 – La Constitution mondiale
Comme été
mentionné, l'auteur de cette dissertation a déjà esquissé un projet de
constitution mondiale et le publiera dans un nouveau livre dans un proche
avenir.
Toute
expérience similaire peut donner un nouvel élan à la gouvernance mondiale. Sa
fonction particulièrement importante peut consister à disperser les
préoccupations répandues au sujet de la puissance mondiale qui se forme.
C'est pourquoi
il est également particulièrement important que la constitution mondiale (donc
son projet aussi) ne soit pas la loi de la loi, ne soit pas un gros volume
illisible, mais un document clair et inspirant pour tous.
2.3. Le plan T (tangentiel)
T1 – Le monde de la paix
La fin de la
guerre froide éveilla pour peu de temps des espoirs de paix illusoires. Depuis
lors, une douzaine de puissances de grande et moyenne taille s'engagèrent dans
le développement d’armements ultramodernes. L'arme atomique se répand d’une
manier terrifiante. Cette terrible menace de guerre devrait être la plus grande
motivation pour la création de la gouvernance mondiale.
T2 – Le monde de l'unité
Une grande
partie de la diversité en vaut bien la peine d'être protégée. Mais dans la
pensée positive, la diversité a un complément spécifique, même si son nom
(universalité ?) n'a pas la même popularité. Cette universalité est une
valeur majeure pour l’humanité unie, et est très agréable lorsque vous êtes à
l’étranger en qualité de touriste, entrepreneur, artiste, refugié.
T3 – Le monde des nations
Il est urgent de
reconnaître l'importance stratégique majeure de ce scénario. D'une part, nous
avons une énorme dette pour les nations, en particulier les nations qui d’une
ou d’autre manière sont encore opprimées (et celles-ci sont hélas très
nombreuses). D'autre part, sur cette voie, les gouvernements des États seraient
moins susceptibles de saboter les progrès, car ici, c'est l'auto-organisation
des nations qui restent aptes à défier le paternalisme, voir l’oppression
étatique.
Exactement pour ces causes-là on a la chance de faire un grand progrès dans
ce domaine. Mais il faut rester vigilent, parce que la vraie auto-organisation
d’une nation n’est nécessairement la création de « son propre» État.
T4 – Le monde de la science
Dans le monde de
la science, il existe d'énormes énergies humaines et spirituelles. Les
scientifiques et les organisations scientifiques montrent des exemples
innombrables de responsabilité, d'initiative et d'engagement humaniste. Mais on
trouve aussi des ateliers qui nous rappellent une tour d'ivoire, d’autres qui
sont prêts à se vendre à tout qui paie. Encore une fois, on doit rester
vigilent.
T5 – Le monde des civils
La première
question : à qui confier la garde de l'idée de la gouvernance mondiale,
l’entretien de son agenda. On pourrait dire que cette idée n'exige pas que
quiconque sente comme sa mission de la garder et entretenir. En effet, la
simple idée ne l'exige pas, mais la réussite du processus nécessiterait une
riche et compétente infrastructure.
Partie 3 – Les idées
Une suprême obligation
est d’assurer que la gouvernance mondiale soit au service de l’humanité. Ce qui
rend extrêmement difficile cette tâche ne sont pas des personnes et groupes de
personnes, mais la spécificité même de l’humanité : la multitude infinie
d'intérêts et le degré très différend de conscience.
Connaissant même seulement une partie des défis énumérés plus hauts,
beaucoup seraient enclins à forcer à tout prix la formation de la gouvernance
mondiale. Nous devrions nous rendre compte qu'en créant une mauvaise
gouvernance mondiale, nous précipiterons l'humanité dans une situation plus
grave qu'elle ne l'est aujourd'hui.
Gardant cela dans l'esprit, nous pouvons aller hardiment sur la route, et
nous pouvons progresser aussi vite que possible.
Dans l'ensemble, nous n'avons pas encore la culture personnelle,
communautaire et institutionnelle qui serait propice au fonctionnement d’une
gouvernance mondiale, ce qui reste en grande mesure une condition préalable.
Partie 4 – Les personnages
Deux choses sont
particulièrement importantes dans ce domaine : fournir des ressources pour
assurer la formation des participants et d’autre part, assurer un environnement
démocratique et solidaire pour les acteurs concernés.
Partie 5 – Les outils
Pour progresser
sur ce sujet au cours des prochaines années, il vaudrait de 10 à 100 millions
de dollars par an. Assurer une telle somme ne parait pas impossible. Elle
pourrait être procurée par des dons privés, financement communautaire, des
États intéressés, de l’ONU et ses organisations. Ce qui est particulièrement
important, c'est l'utilisation efficace, juste et transparente de ces montants.
Partie 6 – Problèmes et
recommandations
Au XXIe siècle,
de nombreux problèmes, y compris des défis et des dangers sans précédent,
rendent fatale la question de la gouvernance mondiale, qui devrait émerger le
plus tôt possible et servir la cause de l'humanité le mieux possible.
Il ne fait aucun doute que les deux tâches : donner naissance à la
gouvernance mondiale et assurer que cette future gouvernance légitime sert au
bénéfice de l'humanité, restent incroyablement importantes et tout aussi
incroyablement difficiles.
Les difficultés sont multiples.
Tout d'abord, c'est un problème sérieux que dans ce projet les gens de
bonnes intentions devraient acter sous le poids d'une contrainte historique,
souvent zigzaguer, improviser, faire des compromis, avec toutes ces
conséquences difficiles à calculer, avec l'aide souvent de toutes sortes de
forces de moins bonnes intentions.
Deuxièmement, l'esprit humain lui-même, la conscience de soi de l’humanité
– 220 ans après la brochure de Kant – ne peut toujours pas être considérée
comme préparé pour ce projet.
Troisièmement, cette humanité non préparée est divisée de façon tragique,
selon des ruptures nationales, religieuses et idéologiques, socialement et
culturellement, presque atomisées. Toute sorte de force et de pouvoir renforce
et manipule cette fracturation.
Quatrièmement, ce vaste projet mondial ne peut être mis en œuvre que dans
un cadre légitime et démocratique, ce qui rend la direction et le rythme du
progrès extrêmement difficiles à prévoir.
* * *
On peut affirmer
que le modèle décrit ici est :
Responsable – Puisque son point
de départ est la prise en conscience que nous, les hommes du 21e siècle,
assumons une énorme, une unique responsabilité pour l'avenir du monde.
Réaliste – Chaque suggestion est
soigneusement repensée, modélisable, et – au niveau la technique d'aujourd'hui –
réalisable.
Raisonnables – Nos suggestions
sont basées sur une analyse scientifique, tout élément ésotérique, religieux,
prophétique ou similaire est entièrement et rigoureusement écarté.
Conséquent – Chaque proposition a
son propre sens et sa fonction et est bien adaptée à un objectif commun.
Complexe – La complexité de la
gouvernance mondiale se reflète pleinement et adéquatement dans la
dissertation. Nous avons trouvé que cela était important parce que la
sous-estimation de la complexité du processus pourrait entraîner de nombreux
échecs.
Flexible – Presque toutes les
propositions sont flexibles en elles-mêmes, elles peuvent être personnalisées
en plusieurs points, l'ensemble du programme peut être converti, regroupé et
reprogrammé de manière raisonnable.
Original – La plupart des
suggestions ont une histoire intéressante et passionnante dans le passé récent,
parfois dans le passé lointain. Tout de même, il existe un certain nombre de
suggestions et de recommandations complètement originales. La plupart d'entre elles
sont déjà publiées dans certains écrits de l’auteur de la dissertation, mais
certaines sont décrites ici pour la première fois (par exemple, la proposition
des deux monnaies mondiales).
Innovant – Qu'elles soient
nouvelles ou déjà connues sous une forme quelconque, les propositions elles-mêmes
et leur mise en œuvre sont riches en éléments innovants. Au total, le
renouvellement joue un rôle décisif dans tous les domaines, comme nous l'avons
particulièrement souligné dans la parte des idées ;
Cohérence – La cohérence découle
également du fait que toutes les propositions et recommandations indiquent un
objectif principal, basé sur des idées et des valeurs communes, formulées avec
une extrême exigence scientifique.
* * *
Il est crucial
de prendre conscience : la Terre est un paradis réel et surtout unique,
irremplaçable. Notre suprême devoir est de la préserver, mais cela pourrait se
faire pleinement, efficacement et avec une sécurité maximale uniquement dans le
cadre d'une bonne et juste gouvernance mondiale.
* * *
Je remercie la possibilité de présenter mes réflexions sur les tâches
historiques de la gouvernance mondiale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire