Le socialisme est un
assaut au monde nouveau et meilleur. Au monde où l'homme est enfin un vrai
homme.
Nous rêvons de ce monde nouveau et meilleur et nous
l'attendons, ou juste nous battons pour lui depuis des millénaires. Ainsi, nous
pouvons dire que cet assaut est le meilleur qui ait jamais eu lieu dans
l'histoire.
Pendant très longtemps, beaucoup de gens du monde
entier l'ont pensé. Plus tard, cependant, l'histoire a rendu une grande partie de
ces mêmes gens déçus, incertains, voir horrifiés, et les ennemis du nouveau
monde tentent d'en tirer parti par tous les moyens.
Quelle est la vérité de tout cela ?
Le nom de cette tentative historique est communisme ou
socialisme. Une question marginale mais pas sans intérêt: pourquoi y a-t-il
deux noms pour cela ? En outre, on devrait faire une distinction claire entre
le mouvement réel, la multitude d'événements d’un part et les idéologies qui
les dirigent ou du moins les influencent d’autre part. Mais pour ces deux
aspects profondément différents nous n’avons pas des termes différends.
Le mouvement lui-même a des antécédents millénaires,
dont les premiers siècles du christianisme, et plus tard les mouvements Bogomile
et Qatar, sont particulièrement importants. L'histoire moderne du communisme
commence après la révolution industrielle, encore sporadiquement au XVIIIe et
fortement au XIXe siècle, pour qu’enfin, en 1917, commence la bataille décisive
pour l'instauration du communisme dans le monde. Mais la révolution mondiale, qui l'aurait servi, a échoué en Europe, laissant
la Russie le seul berceau du nouveau monde pendant longtemps.
Nous connaissons l'histoire dramatique, souvent
tragique, des 100 dernières années. Le communisme dans son berceau a été totalement
défait, comme cela a été le cas dans un grand nombre d'autres pays alliés à la
Russie et au socialisme. Dans le même temps, la Chine est restée fermement ancrée
dans un « socialisme chinois particulier » et, de plus, il semble que
cette Chine sera la première puissance du 21e siècle.
Cependant, tout cela n'explique pas de manière
adéquate les problèmes les plus importants. Nous devons repenser presque tout.
Et dans ce cas, nous ne pouvons contourner l'idéologie
communiste et, surtout, le virage associé au nom de Marx. L'élément déterminant
de ceci est une théorie particulière qui « explique » les diverses « formes »
sociales, généralisant « l’évolution » de la société, selon laquelle
l'humanité a au prix d’énormes souffrances et sacrifices atteint le
capitalisme, mais bientôt le prolétariat reprendra en ses mains les moyens de
production et construira la forme sociale suivante (et finale), le communisme.
Tout cela est suit inévitablement des mécanismes autodestructifs internes du
capitalisme.
Cette théorie, en particulier dans sa lecture
prolétarienne, est infiniment simple. Mais d'un point de vue
économico-philosophique, infiniment floue, ombrageuse, qui semble n'avoir
jamais été bien interprété par personne, sauf Marx. Mais beaucoup de gens l’ont
essayé et continuent de le faire. La « lutte idéologique » était acharné,
voir violent, par conséquent déformée, et en tout cela la personnalité de Marx n’est
pas pour rien. Il a rapidement assumé le rôle de leader idéologique du
mouvement ouvrier et critiqua acharnement tous ceux qui se présentaient à ses
yeux, n’importe s'il était un « ennemi de classe », ou un « compagnon de route ».
Cela a joué un rôle décisif dans le fait que
l'idéologie communiste est rapidement devenue plutôt dogmatique, ce qui dans un
certain aspect alors – et pour un long temps – répondait aux besoins du
mouvement, et surtout, des dirigeants du mouvement.
Dans les années 1980, le nouveau livre de Louis
Althusser, Antihumanisme théorique, a suscité des sentiments perplexes, mais en
même temps un peu encourageants, parmi les intellectuels socialistes. Dans ce
livre, Althusser médite sur le fier fait que le « marxisme » est une
science, pas une histoire romantique ou d'éthique. La vérité scientifique contraigne.
Et peut-être elle nous dégage de beaucoup de choses. Beaucoup de ce que je fais
n'est peut-être pas beau, est douloureux, etc., mais en dernier compte nous
suivons les lois de l'histoire. Il convient de noter qu'Althusser, éduqué
chrétien ne voulait pas du tout flirter avec le cynisme (malheureusement, ces
déchirures intellectuelles intérieures ont finalement conduit à sa tragédie
personnelle).
Mais c'est précisément cette provocation d'Althusser
qui peut nous aider à prendre conscience de quelque chose d'infiniment
important et à en tirer certaines conclusions. Ainsi, il faut reconnaître et
déclarer fortement que 99% des combattants et des sympathisants du mouvement communiste
n'étaient nullement guidés par un « antihumanisme théorique » marxien,
ni aucun autre antihumanisme, mais, au contraire, étaient guidés par un
humanisme pur, humanisme des valeurs et des idées nobles. Ils étaient guidés par
ce qu’ils voyaient de leurs propres yeux, par ce qu’ils ressentaient tous les
maux du vieux monde, que ce soit le capitalisme, le féodalisme, la théocratie
ou tout autre système. Parmi ces gens engagés il y avait des fils et des filles
du peuple sans grandes école, mais bons et honnêtes, il y avait des médecins, des
avocats, des artistes ou même des politiciens et des entrepreneurs engagés dans
la noble idée du socialisme de tout leur cœur et de tout leur esprit. La plupart
d’eux accepta Marx de bonne foi, car ce n'était pas la chose la plus
importante. En tout cas la nécessité de la propriété commune des moyens de
production paraissait évidente – car il paraissait évident que le caractère
sacré de la propriété privée de ces moyens de production est à l'origine des
maux sociaux.
E c'est cet engagement moral, éthique, humaniste qui
fait toujours la force de l'idée socialiste, et qui reste l'impératif catégorique
moral de l’homme.
Mais pourquoi une crise aussi grave du socialisme
est-elle au milieu de cet assaut historique?
La question n'est pas simple et ne peut en aucun cas
être résolue avec quelques phrases, mais on peut et en conséquent on doit montrer
à certains points.
Avant tout, nous devons nous débarrasser des dogmes
marxistes et du culte de Marx. Engels lui-même, en parti Lénine, sont un
exemple instructif. Non moins importante et douloureuse est la tâche de connaitre
et de reconnaître les problèmes de la nature humaine. Il faut savoir critiquer
sévèrement les mouvements, les États, ce qui n'est pas une tâche
reconnaissante, ni sans dangers. Nous devons en savoir beaucoup plus sur le
fonctionnement et l'évolution spécifique de la société en général. Mais en
cette matière on devrait apprendre de Darwin, qui a découvert l'évolution mais
ne se précipita pas de mettre en place la théorie des « cinq formes de
base" de l'homme ».
Mais ici on ne parle pas seulement d'énormes tâches
futures. Il convient de mentionner que dans mon livre « La civilisation »
j'ai formulé les premiers lignes d'une nouvelle réponse à de nombreuses
questions. Nous sommes dans le vif de nos devoirs. Aucun éloge pour mes essais ne
me ferait plaisir, mais seul un débat sensé, intelligent et responsable.
Bien sûr, mieux importent les paroles – et les actes –
de Xi'ing Chin-ping et Bernie Sanders. Ils ont l’énorme chance – et l’énorme
responsabilité – de former l'avenir du socialisme.
Pourtant, je crois qu'en fin de compte, l'avenir du
socialisme est entre les mains des vrais hommes. Mais depuis longtemps ils ne sont
plus seulement 35. Ils sont déjà des milliards. Milliards de vrais hommes !
Osez à nouveau faire confiance aux idées et osez à croire en soi !