Le vendredi passé je plongeai dans mes observations on pourrait dire
habituelles concernant les langues de ma vie : l’hongrois, le bulgare et
le français.
Bizarre cet ordre spontané. Enfin, ma langue natale est
le bulgare... (Voyons, la langue bulgare qui est le bulgare...) La première
langue étrangère apprise – acceptons-le – à haut niveau dans ma haute jeunesse fut
le français. Mais le hongrois devint ma langue de travail, ma langue de travail
de rédacteur. Et d’éditeur... Et bien, d’auteur aussi... Depuis quelques années je
trouve un bon plaisir dans la composition de haïku. Mais surtout depuis 46 ans
je trouve un bon plaisir de travailler en hongrois.
On pourrais réfléchir chaque jour sur les valeurs et les
avantages mutuels des langues, on en trouve les bonnes occasions. C’était
exactement le cas dans la fraiche soirée vendredicale au quai de Danube. Pourtant
cette fois-là mes observations linguistiques furent brusquement coupées par une
indignation, une révolte interne. Comment ce peut-il que je rédige dès les
premiers jours du web un tas de pages et de blogs en hongrois, et suis
incapable de rédiger un blog en bulgare et – pourquoi pas – un en français ?
Mais si ! Je suis capable ! Chose pensée, chose
faite ! En 24 heures. Et à jamais.
Qui vivra verra, disait mon grand-père...